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11 août 2013 7 11 /08 /août /2013 18:06

Anetamara (55)

 

Le jour s'était levé depuis longtemps déjà. On pouvait entendre les oiseaux chantaient dans les arbres. Le vent soufflait une légère brise qui faisait bruisser joyeusement les feuilles vertes des immenses arbres en bordure de route. Au loin, on entendait le murmure d'une ville qui s'agite pendant les tâches quotidiennes.

Iria inspira à plein poumon l'air ambiant. Elle se trouvait à l'entrée est de Nemrast. Sa ville natale. Le lieu de son enfance. Les bruits qu'ils entendaient, venaient d'un petit village à l'entrée de Nemrast. Il s'agissait d'un village passerelle. Il permettait aux voyageurs d'entrer à Nemrast en se faisant annoncer.

La jeune femme ne comprenait pas le plan du roi Gladius. Tout le monde dans le royaume le connaissait. Passer par la grande porte de Nemrast était pure folie. Mais une petite voix lui conseillait de ne rien dire. Traverser Nemrast était une occasion inespérée de pouvoir saluer l'orphelinat. Elle n'avait pas vu sa famille depuis des mois déjà.

_ Nous allons attendre ici, lui souffla le roi en la déposant délicatement sur le sol.

La jeune femme ne dit rien, mais elle se demandait bien ce qu'ils pouvaient attendre.

Gladius était satisfait. Ils avaient voyager vite car il avait tenu à emprunter la route principale. Personne ne les cherchait là. Ils croyaient tous qu'ils allaient se cacher dans les bois autour d'Oroméo avant de trouver un moyen pour revenir à Lyderem. Le plus gros des troupes devaient se trouver là-bas d'ailleurs. En outre, leur compagnon avait fait en sorte de leur éviter tous désagréments. Sebastian s'était chargé des inopportuns soit par la ruse, soit par la force. Trop absorbée par ses préoccupations, Iria n'avait rien compris. Tant mieux, car le sang avait coulé.

Au bout de plusieurs longues minutes, Iria entendit un bruit qui fit accélérer son rythme cardiaque. Une sensation familière gonfla son cœur de joie. Une impression d'éternel colère et une assurance insolente qui ne pouvaient appartenir qu'à Sebastian. La jeune femme avait du mal à croire qu'elle puisse être aussi heureuse à sa vue.

_ Tu en as mis du temps, jeune Melgrove.

_ Ne m'appelle pas ainsi, répondit, bougon, Sebastian. Comme si vous ne saviez pas ce qui m'a retardé.

Gladius se contenta de rire, puis il tourna son regard vers sa jeune compagne de route. Cette dernière, tout sourire, ne pouvait cacher sa joie à la vue du sang impur. La prophétie ne serait pas longue à se réaliser, songea-t-il.

_ Quelle idée as-tu eu de passer par cette route ?

_ C'était la plus sûre.

_ Tu trouves ?

_ Pourquoi nous avez-vous suivis ? interrogea timidement la magicienne.

Sebastian se figea. Il ne savait pas quoi répondre. Lui-même se demandait ce qu'il faisait là alors que son but premier avait été de sauver Tara.

_ L'importance est qu'il soit là, Iria. Ne cherchons pas à connaître le pourquoi.

Silencieusement, le jeune homme remercia le vieux roi. Il n'aimait pas se justifier pour quoi que ce soit.

_ Quel est ton plan ? Demanda-t-il pour couper court à ses réflexions.

Il continuait à l'ignorer, songea Iria submergée à nouveau par un sentiment de tristesse.

_ Nous allons voir gemmâ Abigail qui dirige l'orphelinat où a grandi Iria.

La tristesse s'envola comme par magie du cœur de la jeune femme. La perspective de revoir sa famille, ces gens qui avaient fait d'elle ce qu'elle était, ces amis qui étaient tout pour elle, la comblait de contentement. Elle se rendit soudain compte que le manque ne se manifestait que maintenant. Elle repoussa bien vite cette pensée dérangeante.

_ Pour quoi faire ? demanda bourru Sébastian.

_ J'ai des choses à voir avec elle avant que nous nous rendions sur la Terre des Oublis.

Le sang impur grimaça. Certes, il n'avait pas vécu ici, mais sa mère lui avait fait le récit des contes et légendes anetamariennes. Il connaissait l'image véhiculait par ces trois petits mots. Il s'agissait d'une terre interdite qui abritait des peuples maudits de la mythologie amérendraïennes, mais surtout, au bout de cette terre de désolation, le royaume des Dieux. Comme tous ici, il craignait de se rendre sur ce territoire qui lui semblait pire que les cachots de Lyderem.

On racontait que ceux qui s'y rendaient revenaient complètement fou. On disait que la rencontre avec les Dieux conduisait à la mort ou encore à une vie perpétuellement maudite. Selon les légendes, les peuples gardiens du royaume des Dieux étaient constamment affamés. Ils pouvaient traquer sans fin les créatures mortelles de la planète, les égorger dans la nuit, boire leur sang et manger leur chaire fraîche.

Toutes ces horreurs, malgré la condition peu commune de Sebastian, le rebutaient.

Gladius, sans attendre ses compagnons, se remit en route. Iria hésitait encore à partir. Sans avoir son don d'empathie, Sebastian comprit l'angoisse qui l'étreignait.

_ Que t'arrive-t-il ? lui demanda-t-il après lui avoir donné un coup de coude.

Iria prit le partit de ne pas lui répondre. Les sautes d'humeur de ce jeune homme commençaient par l'excéder. Elle était, elle aussi, en colère contre lui et avait décidé de le lui montrer en le boudant.

_ Votre majesté, interpella-t-elle Gladius, vous... . Il serait peut-être plus... .

 

 

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10 août 2013 6 10 /08 /août /2013 16:28

Anetamara (54)

 

Chapitre 12 : Magie



_ Non ! hurla Iria.

Son cri réveilla Gladius. Sans regarder autour de lui, il se jeta sur la jeune femme, mais il arriva trop tard. Sebastian se tenait déjà près d'elle, lui bâillonnant la bouche de sa grande main.

_ Tais-toi donc ! lui ordonna-t-il. Tu vas nous faire repérer.

Sans ménagement, Iria repoussa sa main. Elle réussit à se libérer, mais elle savait qu'elle ne le devait qu'au bon vouloir du jeune homme. Ce Sebastian commençait par lui taper sur le système. Ce n'était qu'un sale égoïste qui ne songeait qu'à lui. Depuis leur fuite d'Oroméo, il se comportait comme un véritable tyran, pire encore que ne l'avait été Luciano avant lui. Malgré tout, la jeune femme prit sur elle et lui adressa un pâle sourire d'excuse.

_ J'ai eu une vision, commença-t-elle pour enlever la peur de son cœur. Il y av...

_ Je sais, la coupa sèchement Sebastian. Mettons-nous en route, maintenant ! continua-t-il en s'adressant au vampire cette fois. Le jour se lèvera dans quelques heures, mais avec ses cris, je suis sûr que cette idiote nous a fait repérer.

_ Je ne suis pas une idiote ! s'insurgea Iria.

_ C'est encore à prouver. Bien, levons le camp !

Comme à chaque fois depuis leur rencontre, Gladius faisait tout son possible pour ne pas intervenir lors de leurs altercations. Cela l'amusait d'ailleurs de voir si souvent le visage rond d'Iria rougir de colère, tandis que Sebastian tentait tant bien que mal de dompter sa nature rebelle.

Ils rangèrent en silence les quelques affaires qu'ils avaient « emprunté » en cour de route. Gladius chargea le dernier de leur sac sur ses épaules tandis qu'Iria remettait de l'ordre dans ses cheveux. Sebastian, lui, toujours prompt, était parti en éclaireur voir si la voie était libre.

_ C'est bon, souffla-t-il à son retour. On peut y aller. J'ai entendu les pas de plusieurs chevaux au nord. Ils doivent être à une demi-journée de nous. Il vaudrait peut-être mieux y aller en courant.

Gladius acquiesça. Sebastian se tourna vers Iria et se mit à genoux devant elle.

_ Monte ! lui dit-il en lui montrant son dos. J'aurais plus de liberté de mouvement si tu voyages comme ça.

_ Plutôt mourir, énonça calmement la magicienne. Roi Gladius, vous serait-il possible de me transporter ?

Sebastian serra les mâchoires. Cette fille allait continuer longtemps à le faire ch... .

_ Non, jeune fille. Ce n'est plus de mon âge. Il vaudrait mieux laisser cette lourde tâche à ce jeune homme-là.

Gladius accompagna ses paroles d'une tape vigoureuse sur l'épaule du jeune Melgrove.

Iria fit une grimace qui arracha un sourire à Sebastian.

_ Ce n'est pas la peine, finit-elle par dire. Nous n'allons pas dans la même direction.

_ Ah bon ! ? Où est-ce que tu vas ?

_ Le plus loin possible de vous et de vos vilaines manières.

Gladius éclata de rire.

_ Dans ce cas, jeune fille, je ne peux que vous accompagner. Luciano et Tara ne me pardonneraient jamais s'il vous arrivait quoique ce soit. Et toi, jeune Melgrove, tu devrais aussi nous suivre.

_ Si je vous suis, Tara n'aura jamais l'occasion de vous en vouloir.

Iria compris tout de suite l'allusion, mais pour l'instant sa priorité n'était pas sa mère. Elle commençait à comprendre ses visions. Elles venaient la prévenir du danger que courait les gens. Elles étaient là pour l'inciter à empêcher que cela n'arrive réellement. Elle se devait donc d'aller secourir la princesse Maria Isabela.

_ Laissez-le, dit-elle à Gladius. Nous n'avons pas besoin de lui, mais la princesse Maria Isabela, elle, a besoin de nous.

_ Comment ça ? demanda Gladius.

_ Elle est en danger, se contenta de dire la jeune femme.

_ Une vision, répondit Sebastian à la question muette du roi. Vous finirez par vous y faire. Sais-tu où tu dois te rendre ? continua-t-il à l'adresse de la sorcière.

Elle secoua la tête. Bien sûr qu'elle ne le savait pas. Personne ne savait où se trouvait exactement la Terre des Oublis. Tout ce que l'on savait, c'était qu'il s'agissait de la terre la plus au sud d'Anetamara et qu'elle était interdite au commun des mortelles.

_ Où est-ce ? Peut-être que je connais cet endroit.

Iria se refusa à répondre. Moins le roi en savait, plus il serait d'accord pour l'accompagner.

_ Elle veut se rendre sur la Terre des Oublis, répondit à sa place l'autre sang impur.

Gladius laissa tomber les sacs qu'il tenait. La surprise fut si grande qu'il lui fallut de longues minutes avant de s'en remettre.

_ Je crois bien que tu vas devoir faire ce voyage toute seule, ma grande, jeta Sebastian à Iria.

Cette derrière lui tira la langue le faisant rigoler.

_ Tara attendra, souffla d'une voix blanche le roi. Maribelle est désormais notre priorité.

Le ton de sa voix signifiait qu'il n'admettrait aucun refus. Iria adressa à Sebastian un sourire satisfait et se rapprocha de Gladius. Elle avait senti la colère naître en lui. Il tentait encore de la juguler. Force était de constater que la sorcière, elle, gérait de mieux en mieux son don d'empathie. Cela l'énerva encore plus. Il la foudroya du regard. Apeurée, la jeune femme se cacha derrière le roi.

_ Je n'ai pas pour habitude d'obéir à quelqu'un d'autre qu'à moi-même. Je vais donc vous fausser compagnie.

_ Il n'en est pas question, Sebastian. Ton devoir est de rester auprès d'Iria. Je suis sûr que ton oncle a déjà tout mis sur pied pour aller délivrer la gardienne. Nous devons nous concentrer sur Maribelle.

La colère de Sebastian monta en intensité. Décidément, il ne se ferait jamais à l'autorité des autres.

_ Et si je refuse ? demanda-t-il entre ses dents.

_ Tu devras t'arranger avec cette jeune personne.

Gladius poussa Iria devant lui. Il avait vu la colère animer le regard noir. Il était conscient du risque qu'il courait s'il affrontait Sebastian en combat singulier. Il était donc préférable de le laisser face à son destin, c'est-à-dire face à la magicienne.

_ Je ne lui dois rien.

_ C'est vrai, énonça calmement Gladius. Mais serais-tu prêt à me confier sa protection ? Crois-tu qu'un vieux vampire comme moi suffirait à empêcher l'ennemi de la tuer ? Penses-tu que tu arriveras à vivre avec sa mort sur la conscience ? Ne t'inquiéteras-tu pas un seul instant de son sort ?

_ Non.

Gladius sourit. La réponse était venue bien trop vite. Beaucoup trop vite.

_ Soit. Allons-y, Iria.

Gladius prit la jeune femme entre ses bras avec délicatesse. Après un dernier regard à Sebastian, il se mit en route. Il ne s'inquiétait pas. Le sang impur finirait par les rejoindre.

Iria, elle, n'avait pas cet espoir. Elle savait maintenant l'importance qu'elle revêtait à ses yeux, c'est-à-dire rien. Un sanglot lui échappa à cette pensée et les larmes brouillèrent sa vue.

Le roi sentit la première larme sur son bras dix secondes après avoir entendu le sanglot. Il comprenait le chagrin de la jeune femme, mais il n'avait pas lieu d'être. Déjà, il sentait l'aura de Sebastian dans son dos. Certes, son pas était encore hésitant, il ne faisait que marchait, mais c'était déjà cela.

_ Ne t'inquiète pas, petite magicienne, murmura-t-il à l'oreille d'Iria. Ton ami nous rejoindra plus vite que tu ne le penses.

Iria enfouit son visage dans la chemise de son roi et se mit à pleurer à chaudes larmes. Non, il ne viendrait pas.

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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 10:48

Anetamara (53)

 

_ N'entendez-vous rien ? demanda-t-il.

Maribelle fit oui de la tête. Comme lui, elle pouvait à nouveau entendre ces murmures. Elle ne comprenait pas ce qui se disait, mais elle les entendait distinctement.

_ Connaissez-vous cette langue ? lui souffla Nikola à l'oreille en la faisant frémir.

Elle répondit par la négative. Elle ne la connaissait pas et pourtant certains des mots lui semblaient familiers.

_ La langue des mages.

_ Que dites-vous ?

_ C'est la langue des mages. Ne reconnais-tu pas certains de ces mots. Ils les utilisent pour jeter des sorts.

_ Impossible ! s'emporta malgré lui Nikola.

Impossible ! Il utilisait cette langue à chaque fois qu'il faisait appel à sa magie et il ne reconnaissait aucun de ces mots.

_ Si ! C'est l'ancienne langue des mages. Celle que parlait les premiers Amerendraïens.

Nikola vit le regard de la princesse s'éclairer. Si elle avait raison, le pire était à venir. Mais il ne le croyait pas. C'était impossible. Les mages les plus puissants ne connaissaient que quelques phrases leur permettant de jeter des sorts, mais ils ne se parlaient pas dans cette langue. Il fallait avoir une grande maîtrise de sa magie pour le faire car le moindre mot pouvait déclencher un sort.

_ Que se passe-t-il bordel ? C'est impossible !

_ Les légendes sont vraies, souffla Maribelle. Il existe encore un peuple sur notre planète qui maîtrise l'ancienne langue magique. Nous devons absolument aller à leur rencontre.

_ Non ! Vous êtes complètement folle ? Nous devons fuir et le plus vite possible.

Le regard plein de mépris de la princesse le sonna bien plus que l'uppercut de son pire ennemi. Elle pouvait penser qu'il n'était qu'un lâche, mais il ne la laisserait pas rencontrer ce peuple aussi vieux que le monde.

_ Nous partons, princesse. Et ne vous avisez pas de me mettre une nouvelle fois en colère.

_ Qu'aurais-je à craindre d'un lâche qui s'abaisse à s'en prendre à une femme, mais qui fuit devant quelques hommes ?

Nikola se mordit la lèvre inférieur pour s'empêcher de la frapper.

_ Si je n'étais qu'un lâche, princesse, je vous laisserais seule ici. Mais je préfère affronter vos cris et vos reproches jusqu'à Allebrum. Je me demande ce qui est le pire : cette troupe qui vient vers nous ou vous.

_ Des paroles et rien que des paroles. Je n'irai nul part. Je reste ici.

_ Faites comme bon vous semble, princesse.

Nikola enfourcha sa monture. Il n'allait pas risquer sa vie pour cette donzelle.

Maribelle regarda la haute silhouette de l'homme et celle de sa monture s'éloigner. Elle avait peur, mais elle devait le faire. Elle devait rencontrer ce peuple de légende pour la survie de son royaume. Un pincement au cœur lui fit réaliser qu'elle aurait aimé que ce soldat allebrumien soit de la même trempe que son frère. Elle aurait aimé qu'il soit lycan comme elle et animé par le même courage. Elle ferma les yeux pour chasser ces pensées. Mal lui en prit car à la place l'image de Nikola s'imposa à elle. Elle revit son sourire éclatant et moqueur, ses cheveux courts et noirs, sa haute stature, cette barbe sombre qui couvrait une partie de son visage et ses yeux noirs qui lui rappelaient ceux de son frère.

Soudain, la jeune princesse sentit un poids s’abattre sur elle lui coupant le souffle. Elle mordit la poussière dans un bruit sourd.

_ Eregnat, sap egobu en 1! lui ordonna-t-on.

La princesse n'y comprit rien. Elle tenta de se relever, mais ne le put pas. Son agresseur s'était relevé, mais elle n'était pas libre de ses mouvements. De la magie, elle en était sûre.

_ Utes uik2 ?

_ Je ne comprends pas ce que vous dites, cria la princesse.

Son agresseur se pencha pour la relever. Il la retourna et elle se retrouva face à une étrange créature. Elle ne pouvait savoir si elle était femelle ou mâle. Tout ce qu'elle savait c'était ce qu'elle voyait. Un être à peine plus grand qu'elle, dont les bras semblaient trop grands ; des poils recouvraient entièrement son corps, des griffes terminaient ses longs doigts recourbés et des petits yeux jaunes la fixaient avec mépris.

La chose l'empoigna fermement pour la rapprocher d'elle. Elle la renifla, puis cracha par terre avec dégoût.

_ Elletor enacyl en3, s'insurgea-t-il.

_ Oik4 ? hurla une autre voix à la gauche de la princesse.

_ Al nogna5 !

Maribelle, qui ne comprenait toujours rien, vit quatre de ces choses approcher d'elle et tendre les mains vers elle. Elles agrippèrent ses vêtements et les déchirèrent. La louve se mit à se débattre, mais rien y fit. Elle regretta amèrement de ne pas avoir fait plus attention aux techniques de combat que son frère avait tenté de lui apprendre. Mais elle n'était pas une Melgrove que de nom. Rassemblant ses esprits, la jeune louve laissa sa nature première prendre le dessus. Médusées, les créatures la virent se transformer en loup-garou. Revenues de leur surprise, elles se jetèrent en même temps sur elle. La jeune femme esquiva la première créature en déviant de trajectoire, mais elle ne put échapper à la deuxième. Cette dernière l'attrapa par le cou et la jeta dans les airs. Les trois autres sautèrent en même temps. L'une lui donna un coup de pied dans la mâchoire, une autre enfonça ses griffes dans son flancs droit et la troisième s'agrippa à sa patte arrière avec ses crocs. Maribelle retomba sur le sol comme un sac de patates. L'attaque avait été courte et rapide, mais redoutable. Elle n'avait rien vu venir.

Gémissante, Maribelle tentait de se relever, mais rien y fit. Elle n'était pas immortelle, mais il était difficile de blesser aussi gravement un lycan. Qui étaient donc ces créatures ? La morsure et le coup de griffes avaient eu raison de ses forces. Quelle pitoyable Melgrove elle faisait ! Elle n'avait même pas tenu cinq minutes face à eux.

La jeune louve sentait ses forces l'abandonner. Elle savait que c'était de la magie. La peur la tenaillait car, comme tous ses semblables, elle avait peur de la magie. La seule chose sur laquelle elle n'avait aucune prise.

_ Je vais mourir, souffla-t-elle avant de sombrer dans l'inconscience.

1Ne bouge pas, étrangère !

2Qui es-tu ?

3Une lycane mortelle

4Quoi ?

5Mangeons-la !

 

Anetamara (55)

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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 10:40

Anetamara (52)

 

_ Tara ! Tara ! hurlait depuis plus de vingt minutes Maribelle. Tu dois absolument m'aider.

Rien. Toujours ce silence pesant que seul le bruit des sabots de la jument dérangeait. Elle avait stoppé depuis longtemps le galop de sa monture. Elle avait franchi les limites du monde connu et se trouvait maintenant sur le territoire de la Terre des oublis. Son instinct de louve lui soufflait qu'elle courait un grave danger. Elle regrettait presque d'avoir fausser compagnie à l'Allebrumien.

Devant elle, elle pouvait voir de hautes montagnes grises aux sommets enneigés. Le reste du paysage se composait d'immenses cailloux noirs parsemés de trous minuscules. Elle avait l'impression d'être en pays hostile. Les contes de son enfance lui revinrent en mémoire provoquant chez elle une peur démesurée. Elle n'avait rien à faire ici. Si elle n'avait pas rencontré cette médium à Allebrum, elle ne serait jamais venu ici. C'était une terre maudite. La terre des Dieux.

Un bruit fit sursauter Maribelle. Il s'agissait d'un murmure.

_ Tara ? questionna-t-elle peu convaincue.

Aucune réponse si ce n'est le silence. Elle frissonna. Sa monture se cabra en hennissant.

_ Du calme ma belle, lui murmura-t-elle. Je sais. Moi aussi je n'aime pas cet endroit, mais on doit y aller.

_ Pour y faire quoi ?

Maribelle hurla effrayant la jument. Cette dernière se cabra une nouvelle fois, désarçonnant sa cavalière. La jeune louve vit comme dans un rêve son corps lancé dans les airs et retomber sur le sol. Elle ferma les yeux priant Garvalf de ne pas se blesser en tombant. Au bout de quelques minutes, elle rouvrit les yeux ne voyant aucune douleur se manifester à elle.

_ Vous êtes une parfaite idiote, lui souffla-t-on au creux de l'oreille.

La voix était masculine et moqueuse. Il lui fallut quelques secondes avant de se rendre compte qu'il s'agissait de Nikola Ferran et qu'elle se trouvait entre ses bras.

_ Lâche-moi ! ordonna-t-elle d'une voix dure.

_ Comme vous voulez.

Il la lâcha brusquement et elle atterrit sur le sol caillouteux avec un cri de douleur. Se relevant d'un bond, elle foudroya l'homme d'un regard dur.

_ Vous êtes presqu'attirante quand vous êtes en colère.

Maribelle le gifla de toutes ses forces. L'homme ne bougea pas d'un iota. Sa joue avait rougi, mais, contrairement aux autres hommes qui avaient subi sa colère, il n'avait pas l'air de souffrir.

_ Ne refaites plus jamais ça ou vous le regretterez amèrement.

Maribelle sourit durement avant de lui lancer une autre gifle. Cette fois-ci, Nikola arrêta son geste en emprisonnant son poignet dans sa main. Elle utilisa l'autre main, mais il fit de même. Prisonnière, Maribelle le fixa de son regard courroucé dans l'espoir de le faire flancher.

_ N'espérez même pas m'intimider, princesse. Je ne suis pas l'un de vos subalternes. Je n'ai qu'un seul maître, moi-même.

Il l'attira à lui et l'embrassa. Surprise, Maribelle ne le repoussa pas. Mais quand il introduit de force sa langue dans sa bouche, elle se rebella. Nikola la tenait fermement entre ses bras et se penchait sur elle l'obligeant à accepter se baiser bien malgré elle. Il lui fouillait la bouche avec une rage à peine contenue et lui martyrisait les lèvres. Au bout de quelques minutes, il releva la tête, un sourire au coin des lèvres.

_ La prochaine fois que vous réveillerez ma colère, souvenez-vous qu'il existe de nombreux moyens de vous punir et celui-ci n'est qu’un petit aperçu.

Maribelle se dégagea de son étreinte et s'éloigna de lui. Elle reprenait difficilement son souffle. Son cœur battait à un rythme inconnu jusque-là. En colère, certes elle l'était, mais autre chose vibrait en elle et elle ne le voulait pas. Non ! Elle avait su depuis plus de deux siècles faire taire en elle tout sentiments amoureux, ce n'était pas pour se laisser ébranler par un pitoyable humain d'Allebrum. Non, jamais !

_ Vous avez du mal à vous en remettre, princesse ? Vous savez maintenant ce que c'est que d'être embrassé par un homme, un vrai.

La princesse des lycans le foudroya du regard, le faisant rire de plus belle. Nikola n'en revenait pas lui-même. Comment avait-il osé l'embrasser ? Il n'avait pas de réponse à cela. Il savait juste qu'il était fou de rage. Cette petite écervelée avait failli le semer. Il avait cru mourir en la voyant tomber de cheval et la gifle avait été de trop. Il l'avait d'ailleurs prévenue de se méfier des représailles. Elle n'avait qu'à s'en prendre à elle-même. Il n'avait fait cela que pour la punir. Et pourtant... . La douceur de ses lèvres caramel l'attirait encore. Il avait du mal à regarder autre chose que ce fruit défendu. Et son corps souple et pas si menu qu'il le paraissait l'avait bouleversé.

_ Si jamais tu recommences une chose pareil, je te jure que...

_ Chut !

L'ordre avait été donné dans un souffle, mais durement. En même temps, Nikola s'était déplacé à une vitesse folle pour lui plaquer la main sur la bouche.

 

 

Anetamara (54)

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 15:22

Anetamara (51)

 

Nikola regardait médusé la princesse qu'il avait prit en chasse depuis sa fuite d'Allebrum. Elle était en train de perdre la tête. Elle parlait toute seule et riait bruyamment comme si quelqu'un venait de faire une bonne blague. Tout cela devenait inquiétant. Ne serait-il pas temps pour lui d'intervenir et de la sauver de sa folie ? Non, se dit-il. Sa mission était de la suivre et de tenir au courant le roi Tanao des agissements de cette joyeuse folle. Il valait mieux pour lui s'en tenir à ça.

La jeune louve se remit en route. Nikola aussi. Elle se déplaçait lentement et avait perdu de sa démarche de reine. La première fois qu'il l'avait vu à Allebrum, il y a des années de cela déjà, il l'avait trouvée hautaine. Aujourd'hui, elle semblait fragile, presqu'accessible, mais il ne s'attarda pas sur ce constat. Il devait redoubler d'attention.

La nuit dernière, elle avait senti sa présence. Il ne savait comment elle avait fait, mais elle y était arrivée et il ne voulait pas que cela se reproduise. Certes, c'était une louve et pas n'importe laquelle, mais il ne comprenait toujours pas comment elle avait fait pour le détecter. La magie qu'il avait utilisé aurait du suffire à endormir tous ses sens au moins jusqu'au prochain solstice. Cela ne pouvait venir que de sa fatigue. L'usage de la magie n'avait aucune incidence sur son métabolisme, mais comme tout être fait de chair et de sang, il avait ses faiblesses et parmi elles, ces jours derniers, le manque de sommeil.

La petite écervelée, qu'il devait suivre sans vraiment en connaître la raison, ne se reposait jamais ou presque. Qu'avait-elle à vouloir s'enfoncer dans l'extrême sud d'Amerendra ? Jusqu'où comptait-elle aller ainsi ? Bientôt, ils arriveraient à la limite du monde connu, là où commençait la Terre des oublis. Il espérait de toute son âme que la destination de la princesse ne dépasserait pas cette limite.

_ Je sais que vous me suivez, cria soudain Maria Isabela Melgrove. Je sais que vous ne me répondrez pas, mais sachez que je ne laisserais personne entraver mon chemin.

Passé le moment de surprise, un sourire éclaira le visage de Nikola. Il n'allait pas lui répondre et la laisserait mariner car le doute perçait dans sa voix.

_ Je vais vous épargner la peine de me suivre, continua-t-elle sur un ton moqueur. Je me rends sur la Terre des oublis. Aurez-vous assez de cœur pour m'y suivre ? Aller dire à votre roi qu'il na pourra pas m'arrêter et que je ferai connaître au monde sa trahison.

Occultant tout le discours de la princesse, Nikola ne retint qu'une chose. Elle allait bel et bien sur la Terre des oublis. À moins que cela ne soit qu'un leurre. Son instinct lui soufflait le contraire. Il avait senti les ennuis dès qu'il l'avait vue au bras du roi Tanao. Il aurait du refuser cette nouvelle mission.

_ Vous étiez donc bien réel ? lui souffla-t-on au creux de l'oreille.

Nikola sursauta et se retint de justesse de hurler tant il eut peur. Bras croisés sur sa poitrine toute menue, Maria Isabela le fixait de ses yeux caramel, rieurs.

_ Nikola Ferran, murmura-t-elle.

Il n'en fallut pas plus pour que des frissons parcourent le corps du jeune homme.

_ J'aurais du m'en douter, reprit la princesse. Il ne pouvait n'envoyer que toi.

_ Et pourquoi ? demanda-t-il malgré lui.

_ Tu es son meilleur soldat et de loin. Et, cela est loin d'être négligeable, tu es le seul être au monde à avoir battu mon frère en combat singulier.

_ Ce qui signifie ?

_ Qu'il ne peut que te faire confiance en ce qui me concerne. Les autres hommes d'Allebrum ne ferait pas le poids face à moi.

_ Parce que nous ne sommes que des hommes et non des lycans, ou encore des mages ou je ne sais quoi d'autre d'anormal ?

Maribelle encaissa l'insulte sans broncher. Le peuple d'Allebrum était essentiellement humain et, bien qu'en bon terme avec le royaume d'Anetamara, il ne cachait pas son aversion pour l'originalité de certains peuples de la planète.

_ La magie, c'est ce que tu as utilisé pour brouiller tous mes sens, non ?

Le jeune homme ne répondit rien, retenant même son souffle.

_ Quand cela vous arrange, vous savez faire appel aux gens « anormaux » comme tu dis pour mieux les poignarder dans leur dos par la suite.

La rage dont fit preuve la princesse étonna Nikola. Elle d'habitude si douce, si calme, savait donc sortir les griffes. Il s'en souviendrait pour la suite.

_ Je m'en vais et je t'interdis de me suivre.

Elle joignit le geste à la parole, mais Nikola, peu loquace, lui saisit le bras, la fit pivoter et l'attira à lui avec violence. Quand le corps de la jeune femme entra en collision avec celui du jeune homme, celle-ci poussa un cri qui réjouit son bourreau.

_ Un problème, princesse ?

Maribelle se contenta de le regarder avec fureur.

_ Bien. Reprenons si vous voulez bien. Je ne suis pas là pour vous obéir, princesse. Je suis là pour vous ramener auprès de mon roi à qui vous êtes promise. Donc, fini de jouer, on rentre à la maison.

Maribelle, si peu rebelle en tant normal, se débattit de toutes ses forces pour s'arracher à la poigne de fer de l'Allebrumien. Mais peine perdu, il était plus fort qu'elle. Sans doute les effets de la magie dont elle avait été victime.

_ Lâche-moi ! hurla-t-elle.

_ Non, princesse. Nous rentrons. Aller, montez !

Sans ménagement, il la poussa vers sa monture, une super jument grise qui imposait par sa taille et sa superbe.

_ Lâche-moi ! hurla la jeune femme en tentant de se dégager de la poigne de l'Allebrumien.

Nikola n'en fit rien et la souleva promptement dans ses bras la faisant hurler de plus belle. Il la hissa brutalement sur sa jument avant de se glisser derrière elle.

_ Dés que je retrouverais mes forces, je te jure que tu me le paieras, grinça Maribelle entre ses dents.

_ Votre force, princesse, n'a pas bougé d'un iota. Reconnaissez juste être tombée sur plus fort que vous et n'en parlons plus.

Et Nikola mit sa monture en marche.

Maribelle pestait silencieusement, cherchant en vain le sens des paroles de cet homme qui la rendait folle de rage. N'y arrivant pas, elle décida de songer à un moyen d'échapper à ce maudit Ferran. Elle devait lui fausser compagnie avant qu'ils ne rejoignent le roi Tanao.

_ N'y songez même pas, princesse. Quoique vous fassiez, je saurais vous retrouvez et vous ramenez là où est votre place.

_ Ne compte pas la-dessus.

Nikola se contenta de rigoler. La princesse avait raison sur un point, il était le meilleur soldat d' Allebrum. Il ne serait donc pas facile pour elle de lui échapper. Personne ne savait comment il faisait pour être meilleur que les autres et cela resterait ainsi encore longtemps.

Un frisson parcourut son échine. Un danger, songea-t-il en se redressant sur sa scelle. Il scruta aussi loin que possible l'horizon, mais rien. Pourtant cette étrange impression ne le quittait pas. Il concentra toute sa force magique sur ce danger qu'il sentait venir, oubliant totalement la présence de la princesse entre ses bras.

Maribelle n'était pas une combattante confirmée, mais elle sentit la distraction de Nikola. Saisissant l'unique moment qu'elle pourrait avoir pour s'échapper, elle donna un grand coup de coude dans les côtes de l'homme. Ce dernier, surpris, tomba de cheval dans un cri de douleur qui n'émut nullement la jeune louve.

_ Essais de me rattraper maintenant ! lança-t-elle moqueuse.

Toujours sur le sol, tentant de retrouver ses esprits, Nikola ne put que la regarder mettre sa monture au galop. Elle disparut de sa vue avant même qu'il ne le réalise.

_ Merde ! J'avais oublié que c'était une Melgrove.

Encore une fois ce long frisson dans le dos qui le déconcentrait. Quelque chose d'anormal se préparait. Une chose qui avait à voir avec la princesse lycane. Il ne réfléchit qu'une fraction de seconde avant de se lancer à sa poursuite. Il ne la laisserait pas mourir à moins que ce ne soit lui qui la tue et tant pis pour sa mission.

 

Anetamara (53)

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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 16:52

Anetamara (50)

 

Fuir, toujours fuir. C'était son credo depuis des semaines. Elle devait fuir pour sa survie, mais aussi pour celle des siens. Elle ne devait pas s'arrêter et encore moins regarder en arrière. Ils la suivaient. Ils n'étaient pas bien loin et ils finiraient par la ramener.

Un bruit la fit sursauter. Il faisait jour maintenant et elle pouvait voir où elle allait. Il n'y avait rien à l'horizon à part un désert de cailloux. Des cailloux qui roulaient sous ses sandales à talon plat et qui la faisaient trébucher à chaque pas. Des cailloux qui dans le silence environnant faisaient un vacarme incroyable à chacun de ses mouvements. Des cailloux qui avaient meurtri chaque parcelle de son corps.

Encore ce bruit. Elle scruta l'horizon, mais rien à part ce désert de cailloux. Elle mobilisa sa nature surhumaine, mais rien. Aucun danger en vue. Mais qu'est-est-ce ?

_ Maribelle ! lui souffla le vent.

Son sang se glaça. Que se passait-il ? Le soleil devait taper plus fort qu'elle ne le pensait. Voilà qu'elle entendait des voix maintenant. Elle secoua la tête déterminée à aller de l'avant.

_ Maribelle !

Cette fois-ci, plus de doute. On venait réellement de prononcer son prénom. La jeune femme tourna sur elle même pour voir qui l'appelait, mais personne. Il n'y avait aucun endroit où se cacher.

_ Qui est là ? cria-t-elle pour se donner un peu de contenance.

_ C'est moi, Maribelle.

Cette fois-ci, la princesse lycanne d'Anetamara crut défaillir. C'était la voix de son amie d'enfance. C'était la voix de Tara.

_ Oh, par Garvalf ! Tara c'est toi ?

_ Oui, lui souffla le vent. Je n'ai pas beaucoup de temps, mais tu dois m'écouter.

Maribelle acquiesça. Depuis qu'elle avait quitté le royaume d'Allebrum, c'était la première fois qu'elle entendait une voix amie.

_ Le roi Tanao te suit de près.

_ Je sais, Tara, mais je n'y peux rien si ma monture est morte depuis des jours déjà et si je suis à bout de force.

_ Calme-toi, Maribelle et réfléchis ! S'il te poursuit et sait où tu es malgré toutes tes précautions c'est qu'on te surveille.

_ On me surveille ?

_ Chut ! Oui, on te suit depuis le début, à bonne distance.

_ Impossible ! J'aurais ressenti n'importe quelle présence.

_ Prétentieuse ! se moqua gentiment Tara. On t'a ensorcelée jolie princesse.

Maribelle se mit à réfléchir. Il était vrai que depuis sa fuite d'Allebrum, elle n'avait plus était capable de sentir ou d'entendre quoique ce soit avec ses sens lupins. Elle avait mis cela sur le compte de la fatigue et du stress.

_ Si tu dis vrai, j'ai de gros problèmes.

_ Pas forcément. Celui qui te suit peut te sauver la vie.

_ Comment ?

_ Mes sœurs gardiennes ont eu une vision. Dans celle-ci un mystérieux inconnu volait à ton secours alors que tu tombais dans un ravin.

_ Tu veux dire que je dois me mettre en danger pour sauver ma vie ? Quelle idée saugrenue !

_ Je n'ai pas le temps de jouer, Maribelle. Elles en ont déduit qu'il ne souhaitait pas ta mort, donc tu peux tourner cela à ton avantage. Tu as une mission à accomplir. Fais-toi aider ou tu n'y arriveras pas !

Maribelle entra en réflexion. Son amie avait raison. Avec la peur et la faim, elle n'avait pratiquement rien mangé depuis des jours, elle avait perdu le sommeil. La fatigue ne tarderait pas à avoir raison d'elle. Elle devait absolument trouver une solution. Et la seule qu'elle voyait, c'était trouver quelqu'un habitué à vivre dehors pour prendre soin d'elle et de sa mission. Mais, et si Tara avait tort ?

_ Je ne me trompe jamais, Maribelle, gronda son amie. Je ne sais pas qui te suit. Mes sœurs ne le savent pas elles-mêmes, mais elles ont lu dans son destin et cette personne est amenée à accomplir de grandes choses pour Amerendra. Alors pourquoi l'une de ces choses ne serait-elle pas de sauver Anetamara ?

_ Et si cet individu refusait de m'aider et préférait me tuer ou me remettre à Tanao.

_ J'aurais perdu mon pari et toi ta vie ou ta liberté, mais c'est un risque à courir.

Maribelle se mit à rire bruyamment. C'était bien de Tara de lui suggérer de jouer avec sa vie sans autre considération. La jeune louve n'avait rien en commun avec sa jumelle ou encore son intrépide frère et monarque, non ! Elle était d'une nature prudente, douce et réfléchie. Elle se devait avant d'agir de toujours peser le pour et le contre.

_ Et que te souffle ton esprit si réfléchi ? lui demanda taquine Tara.

_ De prendre du repos car j'entends des voix dans ma tête. De me tenir loin d'Allebrum et de tout être venant de cette terre maudite. Et de ne surtout pas faire confiance aux inconnus qui croiseront ma route.

_ Crois-moi, Maribelle ! C'est là ton seul salut. Je... je m'affaiblis. Je dois te laisser.

_ Tara ! Tara ! TARA !

Le silence qui lui répondit la fit frémir. Elle était peut-être folle de croire que Tara venait de lui parler à l'instant, mais elle se sentait désormais seule dans un monde qui n'était pas fait pour elle. Le cœur lourd, elle se remit en route en songeant aux suggestions de son amie. Car folle ou pas, elle savait que Tara lui avait réellement parlé. La gardienne avait de grands pouvoirs et celui de communiquer par télépathie devait en être un parmi plein d'autres.

Anetamara (52)

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 16:05

Anetamara (49)

 

_ Sébastian ! Nous devons partir et non pas nous battre. Vous...

La jeune femme avait interrompu les pensées du roi, mais en même temps elle avait éclairé son esprit obscur. Cette chevelure rousse, ses grands yeux améthystes ne pouvaient appartenir qu'à une seule personne, la fille de Tara, la gardienne. Et ce regard noir qui avait glacé la jeune fille, cette force physique surprenante, cette aura de magie constante ne pouvaient être qu'à l'héritier des Melgrove. Luciano les avait retrouvés, mais où était-il ?

_ Nous devons partir maintenant, Sébastian ! Les autres arrivent.

_ Je sais, mais je veux m'amuser encore un peu.

Avec amusement, Gladius regarda la fille de Tara poussait un soupir d'exaspération. Elle se dirigea vers le sang impur en respirant avec autant de difficulté que lui. Les lycans profitèrent de son intervention pour se jeter sur Sébastian. Wenceslao le prit par le cou par derrière et Zaqueo s'accrocha à ses poignets lui coupant toutes possibilités d'agir.

_ T'es une vraie plaie, Iria ! souffla-t-il à la jeune fille sans même tenter de se libérer.

_ Et vous vous êtes insupportable ! répliqua Iria. Libérez le roi et vous pourrez finir de vous amuser plus vite !

Sébastian ne chercha même pas à comprendre comment elle savait pour Gladius. Ce petit bout de femme ne finirait jamais de l'étonner. Il s'exécuta en se promettant de lui rappeler que personne n'avait le droit de lui donner d'ordre. Il était son propre maître.

Gladius se sentit enfin libre de ses mouvements, mais ne bougea toujours pas. Il avait compris les intentions du neveu de son ami. Il voulait se battre seul face aux lycans. Le roi le laissa donc faire et se dirigea vers la fille de la gardienne.

Sébastian, lui, cherchait un moyen de se libérer sans avoir recours à l'une ou l'autre de ses natures, mais il y renonça songeant que cela lui prendrait plus de temps. Mentalement, il ordonna à Wenceslao de desserrer son bras autour de son cou. Une fois fait, il eut plus de liberté de mouvement. Il se baissa brusquement attirant Zaqueo avec lui. Il tourna sur lui-même, tordant par la même occasion le bras de son adversaire. Ce dernier hurla de douleur suivit de près par Iria. Sébastian jura entre ses dents et relâcha le lycan. Il se tourna alors vers Wenceslao et lui administra un coup de pied en plein estomac ce qui le projeta à l'autre bout de la pièce. Une fois de plus, il entendit Iria hurlait de douleur.

_ Comment veux-tu que je m'amuse si tu dois hurler à chaque fois que je fais un mouvement ? Tu ne pourrais pas compatir que pour des êtres bons et oublier les mauvais ?

_ J'ai fait des progrès, murmura la jeune femme à bout de souffle. Je ne me suis pas évanouie, je vous signale.

Sébastian éclata de rire et la rejoignit en deux enjambées.

_ J'ai compris. On se casse d'ici et je renonce à jouer. Va falloir trouver une solution car si on doit se battre pour notre survie, tes cris risquent fort de me déconcentrer.

Iria s'excusa d'un pâle sourire, puis se tourna vers Gladius qui regardait cette échange d'un œil perplexe.

_ Roi Gladius, dit-elle en faisant la révérence. Je m'appelle Iria et je suis la fille de Tara. Le jeune homme qui m'accompagne est Sébastian Melgrove.

_ Evite de prononcer ce nom devant moi, s'il-te-plaît ! Bon, on dégage ou pas ?

Un sourire au coin des lèvres, Gladius songea que Sébastian et Luciano avait plus qu'un nom de famille en commun.

_ Je suis d'accord, mais on va où ?

Les deux jeunes gens fixaient le roi attendant une solution de lui. Ce dernier ne savait pas trop où les emmener. Il savait seulement qu'il devait partir vite car Wenceslao et Zaqueo étaient allés prévenir leurs alliés.

_ Enfonçons-nous dans la forêt, dit-il, et brouillons les pistes. Nous trouverons un plan plus tard. Le plus urgent est de mettre le plus de distance possible entre nous et les gens d'Oroméo.

Iria acquiesça, tandis que Sébastian faisait la grimace. Il aurait préféré se battre un peu. Il se sentait si en colère qu'il avait besoin d'évacuer. Outre la colère, la frustration venait de naître en lui avec cette gamine qui ne le laissait pas agir à sa guise.

_ Je suis désolée, lui souffla l'intéressée. Je vais essayer de me corriger.

_ Laisse tomber ! Aller viens ici !

Sans ménagement, il l'a pris dans ses bras lui faisant pousser un petit cri. Il se mit à sourire, tout comme Gladius.

_ Mais que faites-vous ? demanda-t-elle inquiète.

_ Devine !

_ Sébastian ! hurla-t-elle alors qu'il se mettait à courir, suivi de près par Gladius.

_ Il faut mettre de la distance, Iria, et non pas faire une promenade. Si tu es capable de courir aussi vite que moi, je te lâche.

D'un signe de tête, Iria lui signifia que non. Elle ne connaissait pas suffisamment la magie pour décupler ses capacités physiques. Elle se laissa donc porter par le sang impur, s'installant le plus confortablement possible contre son torse afin de ne pas souffrir du froid.

Gladius, simple spectateur, sourit. La prophétie ne tarderait pas à s'accomplir.

 

Anetamara (51)

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 17:51

Anetamara (48)

 

Chapitre 11 :Fuites

 

 

 

Un cri dans la nuit la réveilla en sursaut. De fines gouttes de sueur glissaient lentement dans son dos. Malgré la nuit tombée, la chaleur continuait son œuvre dans cette terre de désolation. Elle scruta l'obscurité sans rien voir. Elle était toujours seule et elle avait perdu le compte des jours depuis longtemps. Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle devait fuir. Elle avait déjà fuit une fois et tout était à recommencer. Tout cela lui semblait si lointain. Elle était si las. Elle voulait rentrer chez elle, mais c'était où chez elle ? Oh ! Elle connaissait le nom de son royaume, mais elle était si loin de ce dernier et il avait tant changé en peu de jours qu'elle se demandait si elle serait encore chez elle là-bas.

Et ses proches ? Qu'étaient-ils devenus ? Étaient-ils tous morts là-bas comme le lui avait dit … ?

Ne plus y penser sinon les larmes aller encore couler. Elle était forte. Elle était une souveraine. Elle n'avait pas à pleurer sur son triste sort car celui de son peuple devait-être pire.

Elle se leva et rangea ses affaires. Elle ne voyait rien, mais elle devait poursuivre sa quête. En outre, elle ne pourrait pas s'endormir. Elle n'avait pas l'habitude de passer les nuits dehors loin de la protection de... . Ne pas penser à lui où elle s'effondrait. Il faut avancer. Avancer pour les sauver tous s'il était encore temps.

 

Gladius Van Kren, roi vampire du royaume d'Anetamara d'Amerendra, ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il était, un moment plus tôt, dans un cachot de Lyderem et maintenant il se trouvait dans un brouillard épais. Une minute plus tôt à peine, il tenait par la gorge la reine traîtresse qui allait conduire son royaume à sa perte et maintenant il était seul au milieu de nulle part.

Seul ? Pas si sûr, lui souffla son instinct. Il avait entendu des murmures et une respiration saccadée. Une autre, plus sereine et plus lente le glaça.

_ Qui est là ? tonna-t-il.

_ Chut ! lui souffla une voix de femme. Ils vont nous repérer.

Une main douce et chaude se glissa dans la sienne. Immédiatement un sentiment de quiétude l'habita et il ne fit plus un bruit. Comme la voix il attendait.

_ Je te dis qu'il y a quelque chose de bizarre ici, Zaqueo. Je ne comprends pas d'où vient tout ce brouillard et je te parie tout ce que tu veux que c'est de la magie.

_ Calme-toi, Wenceslao ! C'est ta conscience qui te travaille, c'est tout. Tu culpabilise d'avoir trahi notre roi.

_ C'était ça ou mourir.

Un silence suivit. Les deux loups scrutèrent encore le brouillard. Tout Oroméo semblait couverte de cette purée épaisse. Non seulement elle occultait la vision des lycans, mais aussi celle des vampires. Pire, elle semblait avoir un effet néfaste sur leurs autres sens. Tout cela n'était pas normal et Zaqueo n'en démordrait pas.

Les deux comparses s'éloignèrent sur leurs gardes. Ils leur semblaient qu'on les observaient. Soudain, le brouillard sembla s'estomper et ils crurent apercevoir trois silhouettes avant que tout ne redevienne opaque.

_ Qui va là ? hurlèrent-ils d'une seule voix, mais aucune réponse.

_ C'est pas normal, Zaqueo. Et si c'était le fantôme de l'ancien roi. Tu sais ce que dis la légende ? Qu'il rôde toujours pour veiller sur ses filles et son fils.

_ Arrête tes conneries et tais-toi ! Il y a quelqu'un ici et c'est tout. Tiens-toi prêt, on va les coincer.

Malgré l'échange murmuré, Gladius comprit tout. C'est donc sans surprise qu'il vit les deux lycans se séparer et tourner en rond dans la pièce cherchant leur présence. Le roi lâcha les doigts fins qu'il serrait depuis son arrivée et se mit lui aussi en garde. L'attaque n'allait plus tarder, il le sentait.

Un bruit sec se fit entendre à sa droite, puis un cri étranglé et le brouillard tomba d'un coup.

_ Ils sont là ! hurlèrent en cœur les lycans.

Gladius les vit se jeter sur lui et n'eut que le temps de les esquiver en se jetant à plat ventre sur le sol. Il savait maintenant où il se trouvait. Il était dans le grand salon du manoir d'Oroméo. Il ne s'attarda pas sur ce constat et se remit d'un bond debout. Il s'attendait de voir resurgir les lycans, mais ne les vit pas. Ils se préoccupaient plus d'un jeune couple. Une jeune femme, le visage penché sur un homme qui semblait être sans connaissance.

_ Sébastian ! Sébastian ? entendit-il la jeune fille appelait.

_ Attention ! hurla-t-il voyant les loups se jeter sur elle.

Sans vraiment comprendre, il vit le corps inerte de l'homme se mettre en mouvement, agripper la jeune femme par la taille et faire un bond sur le côté afin d'éviter l'attaque. Il posa avec délicatesse son fardeau sur le sol avant de se jeter sur leurs assaillants.

Sans sa vision de vampire, Gladius n'aurait rien pu voir de ce qui s'en suivit. Haletant, l'homme attrapa au vol le dénommé Zaqueo, le jeta au plafond avec une force inouïe et ce dernier alla s'y écraser dans un bruit sourd. Puis, il se tourna vers Wenceslao et un corps à corps inégal commença. La respiration de l'homme était difficile presque douloureuse, mais il tenait bon face au loup qui se battait comme un véritable guerrier. Aucun des deux ne prenaient le dessus.

_ Sébastian ! hurla la jeune femme.

Sébastian se retourna juste à temps pour voir le deuxième lycan se jeter sur lui. Il ne put l'éviter et encore moins l'uppercut de Wenceslao. Il roula sur le sol avec fracas, mais il put quand même entendre Iria hurlait de douleur. Son pouvoir d'empathie, songea-t-il. Il détourna son esprit d'elle, se concentra pour juguler la douleur et se redressa pour faire face aux lycans. C'était la première fois qu'il se sentait aussi en difficulté. Sa respiration était saccadée et pénible. Il osait à peine inspirer tant cela lui était douloureux. En même temps, il avait peur que l'autre anormalité d'Anetamara ressente cette douleur. Ils étaient dans une impasse et il ne fallait pas qu'elle perde encore connaissance. Tout, mais pas ça.

_ Qui êtes-vous ? lui demanda Wenceslao.

Seul le sourire narquois de Sébastian lui répondit. Ce dernier se déplaça rapidement en rond pour les désorienter, mais les deux soldats pouvaient suivre ses mouvements. Ils n'avaient pas fait parti de la garde personnelle de Melgrove pour rien. C'était à eux que le roi avait confié la sécurité de sa sœur, même si, à l'heure qu'il était, par leur faute, elle était sûrement morte.

Les deux loups se séparèrent et se déplacèrent à la même vitesse et dans le même sens que l'inconnu. Pétrifié, Gladius les observait. Il ne savait pourquoi mai aucun de ses muscles ne lui obéissaient. Il avait beau tout faire pour pouvoir venir en aide les deux inconnus, il était cloués sur place. De la magie, songea-t-il avec dégoût.

 

Anetamara (50)

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 17:46

Anetamara (47)

 

Gladius Van Kren avait du mal à se concentrer. Il était conscient de la présence de deux êtres malveillants à ses côtés, mais il n'arrivait pas à déterminer leur identité. Il avait coutume de se vanter de connaître chacun des sujets de son royaume, mais là impossible de mettre un nom sur ses personnes. Il pestait encore contre son manque de discernement. Comment avait-il pu croire qu'il ne craignait rien venant de la si douce reine Elisabelle ? Quelle déconvenue quand cette dernière c'était présentée devant les portes du palais avec toute son armée ! Le plus grave, la désertion de certains de ses sujets. Il n'arrivait toujours pas à croire que parmi ses amis les plus proches se cachaient des êtres assez vils pour souhaiter sa mort et l'élevage des humains. C'était une pure barbarie !

Gladius sursauta. Il pouvait enfin discerner le plafond qui se trouvait au-dessus de lui. Une faible lumière provenant du couloir éclairait sa cellule. Comment était-ce possible ? Il était plongé dans un sommeil artificiel depuis que les troupes de la reine l'avaient arrêté ?

_ Réveille-toi, Van Kren ! lui ordonna une voix qu'il ne connaissait pas.

Péniblement, Gladius se mit assis sur le banc de béton qui lui tenait lieu de lit. Il dégourdit ses muscles en bougeant avec précaution chacun de ses membres. Une faim effroyable le tenaillait. Il n'avait pas bu une goutte de sang depuis... Depuis quand d'ailleurs ?

_ Tu dois absolument nous dire ce que tu sais, sans quoi nous serons obligés de te tuer.

Il fixa son regard sur l'endroit d'où venait la voix, mais ne vit rien. Il voyait uniquement Elisabelle et sentait une présence. Son manque de nourriture le rendait faible et il ne se sentait pas la force d'utiliser ses capacités de vampire.

_ De quoi parlez-vous ? Et qui parle ? tonna-t-il de sa voix de roi autoritaire.

_ Tu n'es pas en position de donner des autres ? Tu n'es qu'un roi déchu. Je suis le nouveau roi des vampires et d'Anetamara. Dis-nous ce que projette de faire Melgrove avec les sangs impurs.

Gladius ne répondit rien. Il tentait de rassembler ses souvenirs. Cette voix lui disait quelque chose. Cette rage contenue dans cette voix lui était familière.

_ Dahl... Ewen Dahl, souffla-t-il.

_ ah, ah, ah, ah, ah ! Tu te souviens donc de moi, Van Kren ?

_ Comment est-ce possible ? souffla encore le roi.

Ewen se déplaça de sorte de pouvoir fixer ses iris rouge dans ceux de Gladius. Un sourire mauvais au coin des lèvres, il se pencha en avant.

_ Luciano n'est pas de taille face à moi. La preuve, il n'a pas su me tuer la dernière fois.

_ Ce n'est pas ce qu'il voulait et tu le sais bien.

_ Non, je ne sais rien. Je sais juste que deux rois gâtés par la vie ont un jour décidé de s'en prendre à moi sans raison. Ils ont voulu me tuer, mais Garvalf n'a pas voulu de moi dans son royaume. Il m'a confié une autre mission.

_ Garvalf ? Le dieu des morts ?

_ Oui, lui-même. Il m'est apparu pendant que j'agonisais dans le ravin où vous m'aviez abandonné et il m'a offert ma vengeance contre mon âme. Comme moi, il veut la fin de ce royaume maudit.

Gladius regarda Ewen avec incompréhension. Le vampire était devenu fou. Garvalf était l'un des dieux protecteurs d' Anetamara. Ce n'était pas un dieu vengeur. Les textes sacrés racontaient comment lui et les autres dieux avaient enfermé sur la Terre des Oublis les premiers dieux. Ceux qui avaient semé la désolation sur Amerendra. Les dieux protecteurs n'auraient jamais pu...

_ Et toi, Elisabelle, quelles sont tes motifs ?

_ La vengeance. Vous êtes à l'origine de la mort de mon frère et vous devez payer pour cela.

_ Tu as voté comme nous lors de son jugement.

Elisabelle ne répondit rien. En tant que souveraine, elle n'avait pu faire autrement, mais Luciano avait suggéré cette sentence et Gladius avait bêtement approuvé.

_ Vous rendez-vous compte que vous conduisez ce royaume à sa perte par pure vengeance ? s'écria Gladius en bondissant vers ses geôliers, mais ses chaînes le retinrent.

Il observa autour de lui. Il connaissait bien ses cachots pour avoir participer à leur rénovation dans l'année de son sacre. Il devait trouver un moyen pour se sortir de là.

_ N'y pense même pas, se moqua Ewen. Tu es trop faible pour fuir et la magie de ma reine a sécurisé ce palais.

Gladius ne répondit rien. Il devait se concentrer. Le vampire avait raison. Il était faible, bien trop faible pour tenter de briser ses chaînes.. mais son cerveau, lui, fonctionnait et bien. Il compris en un coup d’œil l'opportunité qui s'offrait à lui. Elisabelle était toute proche de lui, suffisamment pour qu'il plant ses canines acérées dans la chaire tendre de son cou. Il n'aurait pas le temps d'assouvir sa soif, mais il pourrait boire assez pour se libérer des ses chaînes. Oui, il devait passer outre son écœurement à l'idée de boire du sang de mage.

_ Répond-nous maintenant. Que manigance cet imbécile de Luciano.

_ Juste ta perte, souffla entre ses dents le roi.

Ewen leva la tête vers le plafond et partit dans un grand fou rire. Gladius saisit cette occasion pour se rapprocher rapidement, mais discrètement d'Elisabelle. Avant même qu'elle ne puisse s'en rendre compte, il avait mordu à pleine dent dans sa chaire. La jeune magicienne, surprise, ouvrit la bouche dans un cri silencieux. Le roi lui avait bâillonné les lèvres. Il la lâcha au bout de dix secondes.

_ Imbécile ! hurla Ewen en se jetant sur lui. Comment as-tu pu le laisser t'approcher ?

Gladius l'évita dans un mouvement souple. Il reprenait vie. Le sang de la magicienne avait des vertus magiques. Il en profita pour briser ses chaînes.

_ Tu n'iras nulle part, explosa l'autre vampire lui barrant le passage. Nous sommes de force égale.

Il avait raison et Gladius le savait. Ils s'étaient souvent affrontés par jeu et le roi n'avait jamais gagné. Seul Luciano avait su venir à bout de la force physique de ce vampire aux frêles épaules.

_ Je ne compte pas t'affronter. Elisabelle est mon billet de sortie. Tu vas gentiment trouvé un moyen pour qu'on puisse partir d'ici sans avoir recours à la force, ma reine.

Elisabelle ne répondit rien, suppliant Ewen du regard. Ce dernier ne bougea pas. Il pouvait affronter l'autre au corps à corps sans craindre de perdre, mais il ne pouvait garantir la survie de la reine. À Anetamara, il n'était pas le souverain. Les troupes ne le suivraient pas et c'était pour cela qu'il laissait encore en vie la souveraine. Il ne pouvait non plus utiliser la magie. S'il le faisait, les autres pourraient apprendre son secret.

_ Ne t'avise pas de me jouer l'un de tes petits tours, magicienne ! Je n'ai plus rien à perdre. Si tu ne m'emmènes pas où je veux, je te tue.

Elisabelle acquiesça silencieusement. Elle pensait déjà à le conduire dans le hall d'entrée de Lyderem. Les gardes se chargeraient de lui, mais en sentant la force avec laquelle il lui tordit le bras, elle se dit que ses soldats ne lui tiendraient pas tête longtemps. Pourquoi Ewen n'intervenait-il pas ?

_ Très bien. Emmène-moi à Oroméo ! ordonna le roi.

Les deux traître s accueillirent ses paroles avec un sourire. Cela ne lui échappa pas. Il pensait bien que tout le royaume était sous leur domination, mais il espérait que Luciano s'y trouvait caché et qu'il l'aiderait.

Elisabelle murmura le sort de télétransportation. Gladius sentit des picotement dans chaque membre de son corps avant de se sentir se liquéfier. Sa dernière pensée fut qu'Elisabelle l'avait tué.

_ Pourquoi ne l'as-tu pas tué ? éructa Ewen.

_ Ne voulais-tu pas savoir où se trouver Luciano et les autres ? Quel autre moyen que de laisser Gladius le faire pour nous et nous conduire à eux.

_ Il se fera massacrer par les lycans de notre camp avant.

_ C'est fort possible, mais au cas où je vais dépêcher quelqu'un pour qu'il le suive.

Ewen approuva se félicitant d'avoir une alliée aussi rusée. Le problème Gladius était réglée, ne restait plus qu'à retrouver ces sangs impurs de la prophétie.

 

Anetamara (49)

 

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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 20:03

Anetamara (46)

 

Luciano était plongé dans ses réflexions. Bien qu'heureux de se trouver à nouveau dans son royaume, il se demandait comment ils avaient fait pour arriver jusqu'ici. Par quelle magie le vert sombre de la forêt de Mélaya s'étendait sous son regard soucieux ? Plus étrange encore, la disparition des sangs impurs. De tout le petit groupe, pourquoi eux seuls étaient absents ? Tout cela était incompréhensible, pesta le roi intérieurement.

_ Où nous conduis-tu ainsi ? lui demanda doucement Olivier.

Melgrove posa un regard vide sur le lycan qui portait sa jeune sœur. Cette dernière dormait paisiblement ; on n'avait pas l'impression qu'elle était blessée. Seules les blessures qui couvraient son corps pâle témoignaient de ce qui lui était arrivée. Le sort de Sebastian avait fonctionné bien mieux qu'il ne l'avait espéré. La princesse commençait à cicatriser. Plus lentement qu'à l'accoutumer, mais elle cicatrisait et c'était ce qui comptait le plus.

_ Pourquoi ne répond-il pas ? intervint soudain la sœur de l'alpha terrien.

_ Je n'ai de compte à rendre à personne, répondit sombrement Luciano. Suivez-moi et taisez-vous !

Il n'avait même pas élevé la voix, mais tous se turent sauf Elena qui éclata de rire.

_ Qu'est-ce qui te fait rire ?

_ Ton attitude, Luciano. Te rends-tu seulement compte que nous sommes tous effrayés et que ces pauvres gens ont juste besoin de savoir ce que l'on compte faire d'eux ?

L'agacement perçait dans la voix de la vampire. Excusez les mauvaises manières de notre lycan de roi, continua-t-elle pour les autres. Il oublie parfois que nous ne sommes pas tous comme lui, c'est-à-dire orgueilleux et autoritaire. Nous nous trouvons dans la forêt de Mélaya et nous nous rendons auprès d'amis humains qui nous ont prêté allégeance.

Olivier la remercia de ses éclaircissements d'un signe de tête. Cela ne lui expliquait pourtant pas où étaient les autres. Il baissa les yeux sur le visage endormi de son amie et se dit qu'elle, au moins, n'avait pas à se soucier de leur sort.

_ Nous arrivons, souffla Luciano.

D'où ils étaient, il pouvait entendre le rire des enfants qui jouaient, les voix des femmes qui cuisinaient et le bruit des épées qui s'entrechoquaient. Les hommes s'entraînaient au combat. C'était de bon augure. Cela prouvait qu'ils avaient pris conscience de la menace qui les menaçait. Son fin odorat lui apprit qu'à la lisière du campement se trouvaient des lycans, mais aussi... C'était impossible. Comme lui, Elena les avait sentis. Elle lui adressa un sourire entendu et s'élança au-devant de la délégation qui venait vers eux.

Luciano était encore abasourdi. Des vampires à proximité des « fantômes de Mélaya ». Seule une guerre pouvait être à l'origine d'un tel miracle. Sans un mot, il se laissa prendre dans les bras de ses congénères et de ses anciens et nouveaux amis.

_ Roi Luciano, nous avons cru que nous ne vous reverrons plus jamais, dirent les uns.

_ Nous avons craint pour votre vie, dirent les autres.

_ Cela suffit ! tonna le roi déchu. Votre sollicitude me va droit au cœur, mais nous avons plus urgent pour le moment.

D'un geste de la main, il montra le corps inerte de sa sœur. Le visage heureux de ses sujets se crispa en une grimace de douleur.

_ C'est impossible, souffla l'un des lieutenants de la garde des Melgrove. On a perdu la trace de la princesse Maria Isabella il y a déjà plusieurs nuits.

_ Lycan, serais-tu devenu incapable de reconnaître ta propre souveraine ? s'écria un des vampires dans la foule. C'est la princesse Galatea, nôtre fugueuse.

Des cris de joies s'élevèrent alors, déstabilisant les terriens qui se trouvaient là. Géraldine, bien que consciente du rang de son amie dans ce monde s'était attendue à un tout autre accueil. Si ces gens aimaient tant leur princesse, pourquoi l'avoir poussée à fuir ? Son amie ce serait-elle trompée sur les sentiments de ses sujets à son égard ?

Gardant pour plus tard toutes ses questions, elle observa attentivement la foule. Comme elle s'y était attendue, les habitants de cette planète étaient semblables à ceux de la Terre à quelques détails près. Les vampires semblaient plus puissants et encore plus charismatiques, les lycans plus sauvages, plus primaires et les humains plus méfiants.

_ Combien d'hommes avons-nous ? demanda le chef des lycans.

_ Lycans, vampires et humains confondus nous sommes un peu plus de mille ici. D'autres parcours le royaume pour rameuter nos partisans. Ils risquent la mort en faisant cela et jusqu'à présent leur tentative a été vaine, mais avec votre retour nous pourront rassembler un plus grand nombre, sire.

Luciano écouta son lieutenant d'une oreille distraite. Du regard, il essaya de distinguer Alban dans la foule. N'y arrivant pas, il opta pour son sens le plus développé, son odorat. Un murmure alarmant lui parvint à l'autre bout du village mélayen. Il reconnut sans peine la voix d'Elena.

_ Que se passe-t-il ? murmura-t-il à son tour à son intention.

_ C'est Alban, sanglota la jeune fille sans pouvoir continuer.

Le roi imagina tout de suite le pire. Il avait été conscient en se dirigeant vers Mélaya d'y faire entrer le danger, mais il avait espéré que la mort ne viendrait pas tourmenter ces gens qui avaient su lui accorder leur protection et leur confiance.

Laissant les autres derrière lui, il s'élança vers la princesse vampire. Elle se tenait sur le seuil d'une cabane de bois où transpirait l'odeur de la maladie. Il fit un pas, puis un autre, repoussa la jeune femme et entra en retenant son souffle. Il y découvrit Alban étendu sur un immense lit de bois et de paille. L'homme semblait avoir pris dix ans en à peine quelques semaines. Son corps était recouvert de pansements qui cachaient mal l'origine des blessures.

Luciano recula d'abord lentement avant de bondir hors de la chaumière en rugissant.

_ Qu'est-il arrivé à cet homme ? demanda-t-il à Baldomero, l'œil mauvais.

Ce dernier recula de plusieurs pas connaissant la colère légendaire de son souverain. Ce n'était d'ailleurs pas une légende puisqu'il en avait déjà fait les frais et qu'il ne souhaitait pas que cela ne recommence.

_ De quoi parlez-vous, sire ?

_ Ne fais pas l'imbécile ! Tu sais très bien de quoi je parle et si je dois me répéter cela va mal aller pour quelqu'un.

Baldomero recula encore. Il n'était pas un lâche, c'est pourquoi il était devenu, à son âge, 50 ans à peine, le bras droit de la famille Melgrove, mais c'était un homme sage. Il savait que son roi était fou de rage et que sa réponse ne ferait que l'énerver encore plus. C'était dans ces moments qu'il regrettait la douce présence de la princesse Maribelle. Elle seule savait le calmer.

_ L'homme qui se trouve dans cette maison est dans un piètre état et ses blessures ont été causées par l'un des nôtres. Donc je repose ma question, qu'est-il arrivé à notre hôte ?

_ Nous avons été contraints de prendre une décision difficile, souffla Baldomero.

_ Qui est ce nous ? Et qu'est-ce qui justifie un acte d'une telle barbarie ?

Le lieutenant se mordit la lèvre inférieure. Le roi avait raison et il avait ressenti la même rage quand il avait su ce que les autres avaient fait du chef des Mélayens, mais en ces temps de guerre ils ne pouvaient se permettre d'être divisés.

_ Sire, commença-t-il en relevant fièrement la tête, les Mélayens, malgré la promesse qu'ils vous avaient fait, nous ont opposé une résistance et nous avons été obligés de leur rappeler qui... qui dirigeait les opérations.

Baldomero termina sa phrase dans un souffle. Il connaissait suffisamment Luciano pour prévenir ses réactions. Il accusa donc sans broncher la magistrale gifle qu'il lui administra et il ne recula pas devant le regard dur de son souverain et ami. Il n'admettait pas plus la lâcheté que la brutalité gratuite.

_ Qui est ce nous ? Demanda encore Luciano. Je te connais bien et je sais que tu n'es pas à l'origine de tout ça.

D'un geste de la main il balaya l'assemblée. Maintenant revenu de son contentement d'être rentré, il pouvait mieux analyser ce qui se passait autour de lui. Il n'avait pas senti la peur en s'approchant, pourtant elle émanait de chaque humain présent ici. Il était vrai qu'après son éclat, tous, sans exception, respiraient la peur. Il n'avait pas remarqué que ceux qui jouaient joyeusement avant leur arrivée, que ceux qui s'entraînaient appartenaient à la caste des lycans. Les humains, eux, jusqu'à présent, avaient été cachés dans leur chaumière.

_ Sire, vous prendrez cela peut-être pour de l'insolence, mais nous sommes en temps de crise et nous ne pouvons pas nous permettre de nous trahir les uns les autres.

_ Je n'ai jamais pensé que ce que tu me disais était emprunt d'insolence, mais de sagesse. Je ne me répéterai pas, Baldoméro.

_Sire, ne me le demandez pas !

Luciano darda sur son subalterne son regard le plus mauvais. Il n'aimait pas avoir recours à son statut d'alpha, mais il n'avait pas le choix ici.

_ Je t'ordonne de me donner la réponse que j'attends. Parle !

Baldoméro sentit le pouvoir de persuasion de l'alpha s'abattre sur lui, il avait beau lutter de toutes se forces, il savait qu'il n'allait pas tarder à céder. Il détourna ses immenses yeux noisette de son roi avant de lui répondre, vaincu.

_ Nous avons parmi nous des traites qui sont de nôtre caste, sire. Et il serait mal venu de nous dénoncer les uns les autres dans ces temps troubles.

_ Je ne crois pas t'avoir demandé ça.

_ Il s'agit d'un petit groupe de soldats lycans chargés de la protection de nos amis vampires. Pour ne pas avoir à les abandonner aux portes de la forêt, ils ont fait le choix de s'imposer en provoquant le chef mélayen.

Le roi laissa échapper un long rugissement de colère. Baldoméro savait qu'il n'y aurait rien à faire pour le calmer. Ah, si seulement la princesse Maribelle avait pu être avec eux !

Luciano sentit la colère montait en lui progressivement. Il tentait encore de la refouler, mais savait qu'il n'y pourrait rien. Il n'était pas connu pour son self-contrôle, loin de là. Il repéra vite, les soldats dont parlait son ami et il se précipita sur eux. Ces derniers ne firent même pas mine d'être désolés. Ils affrontèrent courageusement le regard courroucé de leur roi en attendant leur sentence. Celle-ci ne se fit pas attendre. Sans autre sommation, Luciano agrippa le premier soldat à la gorge et serra de toutes ses forces. Il entendit un petit bruit sec, signe qu'un os venait de craquer. Il entendit la respiration du jeune soldat devenir difficile et ralentir au point de n'être plus qu'un léger souffle. Il entendit son rythme cardiaque s'accélérer, puis ralentir dangereusement avant que les yeux de bronze qui le fixaient avec effroi ne deviennent vitreux. Ce n'est qu'une fois certain que plus un gramme de vie ne subsistait chez son compatriote, qu'il se décida à le lâcher. Le corps du soldat retomba sur le sol dans un bruit sec qui fit trembler tous ceux témoins de la scène.

_ A qui le tour, maintenant ? questionna le roi, un sourire mauvais au coin des lèvres.

Les cinq autres soldats se mirent à trembler de peur, ce qui énerva encore plus le roi. Les autres restés à l'écart comme pétrifiés. Le roi anétamarien venait de tuer l'un de ses semblables. Incroyable !

Luciano ne pensait plus à rien, seulement à venger la pauvre humain aux chaires meurtries qui avait bien voulu accorder un abri à ses compatriotes en déroute. La rage qui l'habitait faisait trembler ses muscles et il sentait la bête en lui prête à surgir. Il s'avança vers le petit groupe de soldat et vit que celui le plus à droite tentait de fuir. Il l'agrippa par le bras et tira si fort en arrière que ce dernier tomba en lâchant un cri de surprise. Il allait s'abattre sur le corps du jeune lycan pour le déchiqueter de ses mains quand il sentit des doigts chauds lui frôler le dos. Il se retourna prêt à injurier le malheureux qui venait l'interrompre, mais il s'arrêta net. Devant lui, soutenue par la louve terrienne, se tenait sa sœur Galatea.

_ Que fais-tu ? lui murmura-t-elle.

Entendre le son de sa voix, regarder ses immenses yeux caramel après plus de deux siècles, le firent vaciller sur ses robustes jambes.

_ Tu ne crois pas qu'il y mieux à faire que t'amuser ? continua-t-elle d'une voix si faible qu'il eut du mal à l'entendre. Ne devrions-nous pas aller à la recherche de Sebastian ?

L'inquiétude et le reproche transparaissaient dans son regard. Sans s'en rendre compte, Luciano se laissa glisser sur le sol en entraînant avec lui les deux jeunes femmes qu'il avait enlacées. Géraldine se dégagea de ses bras pour le laisser câliner librement sa sœur.

_ Oui, tu as raison, lui souffla-t-il. On va aller le chercher, mais d'abord nous devons te laisser récupérer et surtout découvrir qui sont les traites de la meute.

Faiblement, Galatea acquiesça avant de s'évanouir.

 

Anetamara (48)

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