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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 21:25

Une nuit où j'étais seule (7)

 

Chapitre 3 : Drôle de rencontre

 

Je m'éloignai de la maison aussi vite que mes jambes me le permettèrent et arrivai avec soulagement aux abords du quartier de Kemp town. Là , je m'assis sur l'un des bancs des nombreux parcs du quartier et me laissai submerger par la colère. Des larmes amères inondèrent mes joues me rappelant le ridicule de ma situation.

D'ordinaire, seul l'air iodée de la mer arrivait à apaiser mes différents chagrins, mais même en ce jour de décembre, la plage devait être envahie par les touristes. Je n'avais aucune envie que qui que ce soit me voit pleurer. Mon chagrin était ma honte.

Le parc était pratiquement vide et offrait un moment de plénitude aux âmes esseulées comme la mienne.

Les genoux sous le menton, les bras les entourants, je pleurais doucement. J'étais en colère contre mes parents, contre Richard, mais aussi contre moi-même. Je ne savais pas pourquoi j'avais autant de mal à imposer mon opinion, ni pourquoi me montrer égoïste ne serait-ce qu'une fois dans ma vie m'effrayait autant. Je n'avais qu'à refuser ce mariage pour que tout redevienne comme avant, me disais-je. Mais qui voulais-je leurrer. Rien ne serait plus pareil. Si je m'obstinais à refuser de me marier, Richard allait me quiiter et ce n'était pas ce que je voulais. Même si je n'arrivais pas à éclaicir mes sentiments pour lui, je savais que l'affection que je lui portais n'accepterait pas de le perdre. Je m'étais habituée à sa présence dans ma vie. Sa douce autorité me sécurisait et était ce que j'aimais le plus chez lui. En outre, annuler le mariage équivaudrait à faire de la peine à mes parents. Aurais-je réellement le courage de leur faire encore face après un tel affront? En même temps, étais-je prête à perde cette nouvelle image de volonté que mon frère semblait tant apprécier chez moi ? Je ne savais vraiment plus où j'en étais.

Reniflant de dépit, je levais les yeux pour regarder le ciel. Les touristes disaient que le ciel anglais était éternellement gris et qu'il était conforme à l'humeur anglaise. Aujourd'hui j'étais d'accord avec eux. J'étais aussi triste que le ciel était gris.

Une mèche de mes longs cheveux chatain s'échappèrent de la tresse que je m'étais faite à la hâte ce matin. Je la ramenai d'une main tremblante, réalisant que ma décision était prise, mais comment la faire accepter aux autres.

Je ne pouvais pas annuler le mariage, mais je ne voulais pas me marier en mai. J'allais devoir convaincre ma mère et Richard qu'un mariage en été me comblerait bien plus de bonheur et faire en sorte que mon frère accepte cette nouvelle décision. Peut-être qu'avec un peu de temps il apprendrait à connaître et à apprécier mon fiancé.

Forte de cet espoir, je décidai de rentrer. Je repris ma marche dans le sens inverse en fixant le sol. Mon étourderie me conduisit à entrer en collision avec quelque chose de dure et souple à la fois. Je cru bêtement qu'il devait s'agir d'un arbre et contourna l'obstacle sans lever les yeux.

_ Ne vous a-t-on pas appris les rudiments de la politesse ?

La voix grave me fit sursauter. Je me retournai et lever les yeux sur "l'arbre". Rougissante, je croisai un regard couleur ébène. Je reculai devant la dureté de ce regard moqueur. J'avais l'impression de regarder deux puits sans fond. Un vertige me pris quand j'eu peur de tomber dans l'un de ces puits.

_ Vous sentez-vous bien, mademoiselle ?

La voix grave se fit douce, me ramenant à la réalité.

_ Je..., je suis désolée, bafouillai-je.

J'entrepris de reprendre ma route quand on m'arrêta. Me retournant, je vis des doigts autour de mon bras.

_ Vous m'inquiétez réellement, mademoiselle ! la voix grave était inquiète. Votre visage est livide, vous tremblez comme une feuille en plein vent d'automne et vous vous déplacez comme un ivrogne.

Un faible sourire incurva mes lèvres. L'homme aà qui appartenait la voix grave et les yeux noirs avait raison. Je ne me sentais pas très bien. J'avais la t^te lourde et les jambes chabcelantes. J'avais même l'impression de voir des points noirs danser devant mes yeux. Fixant toujours les mains sur mon bras, je les vis disparaître lentement avant de sentir ma tête tournée? D'un coup, tout disparu devant moi et bien qu(il fut bientôt midi, tout était dans l'obscurité.

 

Une nuit où j'étais seule (9)

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